Son auteur est passé à la librairie du Square le jeudi 13/2.Historien et théoricien de la démocratie, Pierre Rosanvallon fait dans ce livre un travail de clairification sur ce sujet du populisme. Je vous livre d’abord mes notes suite à cette soirée, ensuite d’autres points que j’ai trouvé intéressants.
Le populisme se caractérise par 4 points de doctrine:
-la société se structure en une opposition entre le peuple ( 99%) et les élites (1%)
-la démocratie représentative est une démocratie dominée par les minorités : donc il faut éliminer les autorités qui les défendent ( cour de justice, presse) pour rétablir le pouvoir de la majorité
-il faut recourir majoritairement au référendum pour rétablir la volonté populaire
-un déclin de la volonté politique due à la globalisation ( prone le national-protectionnisme)
Le populisme décrit peut être de gauche ou de droite (aussi bien en Amérique qu’en Europe)
Face à cela, P Rosanvallon rappelle que la souveraineté du peuple se divise en 3:1/celle de la majorité ,2/ la souveraineté de chacun ( =les droits de l’homme),3/ ce qu’il appelle » la souveraineté de personne » ( les institutions, les autorités indépendantes, les statuts de fonctionnaire qui réprésentent l’Etat).
Autre élément : la critique qu’il fait du référendum systématique:
- le référendum conduit très majoritairement à une décision irréversible ( ex: le Brexit) car le peuple est irresponsable et ne peut être renversé contrairement à un gouvernement
- le référendum pose des problèmes d’application, sauf en cas de question simple: exemple du Brexit ou sur les étrangers en Suisse ( contradiction avec les lois ou les engagements internationaux
- surtout, il ne permet pas la délibération. A ce sujet, Rosanvallon rappelle que les représentants des citoyens ne sont pas que des intermédiaires , mais sont là pour permettre cette délibération et conduire une politique dans la durée.
Tous ces points ne signifient pas que Rosanvallon se satisfasse des institutions actuelles.Pour lui la démocratie est un chantier d’expérimentation inabouti, tiraillé entre 3 démocraties types ( la minimale= en gros la démocratie libérale américaine, l’essentialiste = où tout est politique et unique=système communsite, la popularisée= le populisme ( un peuple,et,un chef= l’homme-peuple).Pour progresser, il pousse à une démocratie plus interactive pour mieux réprésenter une société de plus en plus complexe ( plus de classe, chacun veut s’affirmer) avec en partie plus d’initiatives dans le système politique pour rajeunir et rendre plus efficaces les pétitions, les manifestations ou RIC.
En conclusion , un livre éclairant pour ceux qui souhaitent mieux comprendre les tensions de nos systèmes politiques. Une réserve: l’auteur a une tendance à intellectualiser des concepts par des mots complexes ( » la souveraineté de personne, » par exemple)