La Grande Illusion- Journal secret du Brexit- Michel Barnier

3 ans de négociation avec les Britanniques, au nom des Européens, c’est harassant pour les équipes. Où l’on voit à l’oeuvre la perfidie du gouvernement de nos amis britanniques, au sens du manquement à la parole

Voulant retrouver leur pleine souveraineté sans quitter le marché unique, des négociateurs britanniques cherchant ) ouvrir plusieurs canaux de négociation, ne lâchant rien, reprenant leur parole,cherchant des accords qui peuvent annuler ultérieurement…..Malgré un sujet aride, le déroulé du texte est prenant , entre rationnel, réalisme et émotions. Une vrai de cours de négociation.Manquent à la fin plus de détails sur les accords les plus critiques: la pêche , l’Irlande, l’accès au marché unique, la juridiction compétente, et surtout leur robustesse car les Britanniques chercheront à les détricoter.

En face une équipe européenne, plutôt bien soudée, ayant fait le tour des capitales pour connaitre les lignes rouges de chaque pays. Jusqu’au bout le No deal est toujours possible : le Covid a aidé à arracher un accord le 24 décembre.

Ce qui reste en forêt – Colin Niel

Le 2ème polar de Colin Niel , toujours en Guyane.Un chercheur disparait dans la forêt guyanaise: les chercheurs d’or clandestins venant du Brésil sont suspectés. Le capitaine Anato, seul officier de gendarmerie d’origine guyanaise enquête, mais pour lui et son équipe, leur vie personnelle interferrerra avec cette investigation. Toujours très documenté , Colin Niels nous promène dans une histoire complexe, entre la canopée de l’enfer vert et Cayenne.Encore une fois , j’ai beaucoup aimé.

Les armoires vides – Annie Ernaux

Une jeune femme parle de son enfance dans l’épicerie-bar de ses parents à Yvetot. Elle est bonne élève et exprime son sentiment de rejet vis à vis de sa classe sociale qu’elle va progressivement quitter, aspirée par les études, son apprentissage des codes et son attirance vers les garçons. aussi bien vis à vis de ses parents , de ses camarades de classe et de leurs parents, ses sentiments sont partagés entre honte, mépris et regrets .C’est écrit d’une traite , de manière neutre et distanciée mais avec beaucoup d’observations et de perceptions sans filtre aucun. Cela peut choquer ou indisposer, mais c’est intéressant pour appréhender ce qu’est le changement de classe sociale ; c’est le premier livre d’Annie Ernaux, les autres sont plus policés.

Ce matin-là – Gaëlle Josse

J’ai lu ce livre un peu par hasard: c’est l’histoire d’une femme qui tombe dans le burn out . Pas drôle , me direz-vous ? C’est vrai.Au début, on plonge avec la narratrice et…. il n’y a pas de fond, on ne sait pas où cela va finir.Ensuite , il y a un plateau. Je ne vous raconte pas la fin: cela ne finit ni mal, ni bien , mais cela s’éclaircit. Finalement j’ai apprécié ce livre : exploration et aussi incitation à anticiper pour éviter de tomber dans la trappe.Une écriture simple

Les chats éraflés -Camille Goudeau

Une jeune femme quitte ses grands parents et sa Touraine pour aller travailler à Paris. Elle finit par devenir « ouvre-boites » pour son bouquiniste de cousin. A la recherche de sa mère, elle traverse des moments difficiles dans un Paris décrit avec talent. c’est une écriture jeune, avec des émotions traduites dans le texte de manière directe et une capacité de se décrire dans un état second que je vous laisse découvrir. Le premier roman d’un auteur prometteur qui y a mis toute son énergie, espérons que le livre suivant sera aussi beau. A lire vraiment

Le fascisme italien- Serge Berstein Pierre Milza

J’ai longtemps hésité à lire sur ce sujet, que je considérais comme un sujet éculé : ce sont mes cours d’italien qui m’ont motivé pour mieux connaître l’Italie et son histoire.Plus que le fascisme, ce qui est intéressant ce sont les conditions politiques qui ont conduit au fascisme. La guerre a crée une frustration en Italie en particulier par rapport à des revendications territoriales: l’irrédentisme. Le socialisme tiraillé entre maximalistes et modérés a basculé vers la tendance radicale révolutionnaire. Un parti populaire, devenu un arbitre profitant de l’effacement des libéraux qui gouvernaient depuis le Risorgimento, mais incapable de sortir de ses marchandages pour prendre le leadership et s’allier aux socialistes pour contrer l’émergence du fascisme, qui apportait l’ordre et rassurait les intérêts économiques. Le système est devenu progressivement totalitaire sans opposition. Comme toujours la réussite d’un parti s’appuie sur la faiblesse de l’autre part.Un bon livre d’histoire.