Guerre – Louis-Ferdinand Céline

Ce manuscrit écrit en 1944 et perdu en 1944 , relate l’expérience de la guerre de 14 de Céline, entre roman et récit. Céline est gravement blessé en 1914 dans les Flandres , il regagne les lignes françaises, est décoré , il échoue dans un hôpital du proche arrière. Le moment de la blessure sous l’éclat d’un obus, sa relation avec les infirmières, ses parents venus le visiter, ses amis: ce sont tous des moments à vif de guerre et de sexe. Tout cela est décrit dans le style heurté de Céline,en langue parlée , renforcé par le fait que le texte n’a pas été revu par l’auteur. A mon avis, un grand texte d’un écrivain sulfureux dont on ne doit pas oublier la dérive antisémite puis son comportement collaborationniste en 44-45

L’imprévu. Que faire lorsqu’on ne sait plus? Alexis Lavis

Un livre de philosophie sur les différentes facettes de l’imprévu ( =ce qui n’est pas imaginé) , en opposition au prévisible (ce qui est imaginé) . J’ai accroché à certains chapitres, pas du tout à d’autres. Les notions de sise ( présence au réel ) , et de calme lié à l’ennui m’ont particulièrement intéressé. L’auteur, spécialiste des philosophies chinoises (confucianisme, taoïsme et bouddhisme), éclaire cela vu d’Asie. Si vous avez le courage d’ouvrir un ouvrage de philosophie, peut-être aurez-vous de bonnes surprises pour vous-même et votre vie.

Connemara – Nicolas Mathieu

Après les Enfants après eux dont le sujet était les adolescents d’une petite ville désindustrialisée du Nord Est, Nicolas Matthieu trace le parcours d’adultes quadragénaires: Hélène , qui a réussi, consultante pour les administrations et Christophe, resté au pays et représentant commercial. Ils vont se retrouver après une vingtaine d’années. L’occasion pour l’auteur de faire un portrait au vitriol de la pratique du consulting . Un peu le symbole des 2 France, celle ouverte sur le monde et celle ancrée dans son territoire. Le texte est toujours taillé à la serpe, avec des fulgurances. Un roman qui fait percevoir les fractures des et entre les personnages. Même si il n’a pas la puissance du précédent, j’en ai apprécié sa lecture.