Le Train des Enfants- Viola Ardone

Amerigo Speranza , jeune gamin napolitain de 7 ans, issue d’une famille pauvre, prend le train des enfants pour gagner une famille du nord de l’Italie pour une année. Il fait partie d’une opération conduite par le parti communiste en 1946 pour arracher à la misère des centaines d’enfants. Le roman est écrit à hauteur d’enfant, avec tout ce que peut ressentir un enfant de cette séparation et de la découverte d’un monde nouveau , plutôt bienveillant.Le retour vers sa mère est très difficile et on mesure vers quelle violence peut conduire l’extrême pauvreté. 50 ans après, le narrateur revient revisiter ses lieux d’enfance, c’est la partie du roman qui mra moins intéressé. Un livre qui se lit avec intérêt , mais il manque un peu de richesse dans les thèmes traités ou non traités pour en faire un grand livre.

Le mage du Kremlin – Giuliano Empoli

Un roman à partir de faits réels contés par le spin doctor de Poutine,Vadim Baranov dans le roman: cela commence par la fin de règne de Boris Eltsine, un Moscou qui s’occidentalise à grande vitesse, les oligarques qui s’enrichissent..

Un paragraphe évoque l’époque« Vous pouviez sortir de la maison un après-midi pour aller acheter des cigarettes, rencontrer par hasard un ami surexcité pour je ne sais quelle raison et vous réveiller deux jours plus tard, dans un chalet à Courchevel, à moitié nu, entouré de beautés endormies, sans avoir la moindre idée de comment vous étiez arrivé là. Ou bien, vous vous rendiez à une fête privée dans un club de strip-tease, vous commenciez à parler avec un inconnu, gonflé de vodka jusqu’aux oreilles, et le lendemain vous vous retrouviez propulsé à la tête d’une campagne de communication de plusieurs millions de roubles. »

Un oligarque pousse Poutine, obscur fonctionnaire, vers le poste de premier ministre: on connait la suite, faite d’emprisonnements de ses opposants, chaque enfermement faisant monter sa popularité, son obsession de la grande Russie et de sa décadence, le sentiment de mépris des Occidentaux ( le fameux fou rire de Clinton sur le dos d’Eltsine). Cet oligarque déchu finira sur la Côte d’Azur… A travers son conseiller , on voyage au coeur du pouvoir tout au long de l’histoire récente de la Russie: la guerre en Tchetchénie, les Jeux de Sotchie, la début de la guerre d’Ukraine, les attentats de Moscou.Je finis par un extrait sur le nouveau Tsar

« Comme Dieu, le Tsar peut être objet d’enthousiasme, mais sans s’enthousiasmer lui-même, sa nature est nécessairement indifférente. Son visage a déjà acquis la pâleur marmoréenne de l’immortalité. A ce niveau, nous sommes bien au-delà de l’aspiration aux belles funérailles dont je vous parlais. L’idéal du Tsar serait plutôt un cimetière dans lequel il se découpe seul, vertical, unique survivant de tous ses ennemis et même de ses amis, de ses parents et de ses enfants. de tous les êtres vivants.(…) le seul trône qui lui apportera la paix est la mort. »