Au revoir là-haut- Pierre Lemaitre

Cela faisait un certain temps , après avoir lu le Grand Monde, qui m’avait bien plu , que je voulais lire le premier livre qui avait fait le succès de Pierre Lemaitre en 1993 avec le prix Goncourt.Et je n’ai pas été déçu par cette double histoire d’escroqueries aux monuments aux morts de 14/18 et de rapatriement des corps vers les cimetières des familles. L’une est basée sur une histoire vraie, la seconde est purement imaginaire.Le début du roman décrit une scène dans les tranchées de manière époustouflante. Deux personnages, sont mis en scène avec Edouard, la gueule cassée fière et illuminée, et Albert , fidèle et falot. Plusieurs personnages secondaires sont également croqués: les épouses ou compagnes, le fonctionnaire avec une histoire de père .La manière d’écrire de Lemaître est très naturaliste , ce qui en rend la lecture facile et prenante: c’est du Zola, en plus léger avec un peu de Balzac.Un roman picaresque à lire.

L’école du cerveau – Olivier Houdé

Ce petit livre est un ouvrage simple de neuropédagogie qui après avoir rappelé l’histoire des grands pédagogues dans l’histoire détaille les dernières découvertes des neurosciences pour améliorer les apprentissages des enfants mais aussi des adultes.Beaucoup de bonnes pratiques étaient déja connues mais pas toutes. Controle exécutif, importance de l’émotion, inhibition, mémoire de travail: quelques pratiques clés sont détaillées avec des exemples d’exercices pratiquées par les enfants.

L’intelligence humaine n’est pas (seulement) un algorithme.- Olivier Houdé

Ce livre est la suite en quelque sorte du livre Système1/Système2 de Daniel Kahneman dont je vous ai parlé dans ce blog. L’auteur, ancien instituteur et psychologue expérimental, part des travaux de Jean Piaget sur le développement des algorithmes logiques de l’enfant et de ceux de l’économiste/psychologue Kahneman sur l’opposition entre intuition et analyse logique. L’intuition est souvent exacte, mais pas toujours , elle est rapide et demande peu d’énergie ( idéal pour la nature fainéante humaine qui minimise l’énergie consommée) : l’analyse logique est plus fiable mais demande de l’énergie. A partir de travaux d’imagerie ( IRM essentiellement) sur les enfants , il développe la théorie que l’intelligence réside dans la fonction d’arbitrage entre intuition et analyse logique. Un exemple d’erreurs enfantines basées sur l’intuition : » Je les manges », car après « les  » on met un « s ».Il y a beaucoup d’autres exemples comme les biais dont nous sommes victimes en tant qu’adultes. La question qui vient : comment se fait cet arbitrage? : c’est la fonction d’inhibition , qui inhibe l’intuition quand cela est nécéssaire pour faire à l’analyse logique. Cette inhibition, c’est aussi l’attention, l’écoute, les fonctions exécutives.Il montre également que l’émotion est clé dans cet arbitrage, ce qui est rassurant à l’époque des chatgpt et autres chatbots.La question suivante est : comment améliorer cet arbitrage? Je vous laisse lire le livre qui donne quelques pistes. Mais c’est le livre suivant L’Ecole du cerveau, qui reprend toute l’histoire de la pédagogie depuis Rousseau jusqu’aux récents travaux d’imagerie en passant par Montessori, Freinet et Piaget qui donne des éléments de réponses. Vous avez compris que c’est à lire.

Pourquoi m’y suis-je intéressé:Prendre conscience de ses propres biais comportementaux est utile mais loin d’être facile.On regroupe tout cela dans nos pratiques sous le nom de facteurs humains.C’est un sujet particulièrement utile pour la pratique de la montagne hivernale et les risques liés aux avalanches.