Après Au Revoir là-haut, Pierre Lemaitre met en scène un personnage secondaire, Madeleine de son précédent roman : après une scène stupéfiante et soudaine, le déclin de la maison Péricourt y est décrit avec l’arrière plan des années 30 , climat affairiste et menace du futur incendie nazi. Un déclassement qui conduira à une vengeance terrible. Une écriture simple, des personnages vivants et imprévisibles, une succession de chapitres alternant leurs histoires, l’ambiance de l’époque,tout cela en fait une lecture agréable ,avec peut-être moins de puissance que dans le précédent.
Après Patagonie route 203, Eduardo Varela nous replonge dans la Patagonie, mais cette fois-ci à haute altitude à un poste-frontière entre 2 pays. Les 2 garnisons s’observent , méfiantes, dominés par une haute montagne et par des évènements naturels obscurs.Le Lieutenant du poste est solitaire, son adjoint le conteste, sa garnison souhaite être mutée dans la plaine. Tout va changer avec le changement du commandant de l’autre garnison: une femme. Bien sûr, on pense au désert des Tartares, avec une touche ironique et plus incarnée peut-être.
Je vous parle de films, ceux d’un scénariste ( une quarantaine de scénarii avec André Téchiné, Jacques Rivette,Benoit Jacquot) devenu de réalisateur sur le tard avec seulement 8 films. Je l’ai découvert au travers de 3 films récemment :Les histoires sont toujours originales, surprenantes ou dérangeantes. » Petites coupures » avec un Daniel Auteuil en Don Juan communiste perdant la raison et son équilibre, déboussolé par les femmes rencontrées.Une ambiance un peu hitchkockienne, sur les routes hivernales du Trièves et du pays de Corps.
« Tout de Suite maintenant », Nora l’héroïne est recrutée dans une société qui gravite dans la haute finance. Incidemment, elle découvre que son directeur ( Lambert Wilson impitoyable) et son père (Jean-Pierre Bacri,un faible à son habitude) se sont fréquentés dans leur jeunesse. Au fil des semaines, Nora acquiert la confiance de la direction, mais ses rapports avec son collègue direct, Xavier (Vincent Lacoste), sont compliqués.Ambiance.
« Cherchez Hortense »: Damien ( Jean-pierre Bacri), professeur de civilisation asiatique pour les chefs d’entreprise, est chargé par son épouse Iva (Kristin Scott Thomas) de demander à son père, président de section au Conseil d’Etat (Claude Rich), de solliciter un certain Henri Hortense, afin d’éviter l’expulsion d’une jeune femme serbe dénommée Zorica.Des ratés et des rebondissements.
On critique beaucoup le cinéma français pour ses comédies Rive Gauche toujours identiques. Avec Bonitzer, nous avons trouvé des histoires. Faites vous votre propre idée en allant fouiller dans vos bibliothèques ou autres pour trouver ces DVD.
Le dernier que nous avons vu , « Les envoûtés », un film fantastique est décevant.
Ouvrage écrit par un historien allemand paru en 2017. C’est l’histoire d’un vaste territoire de l’Europe de l’Est balloté au fil des siècles entre influence russe, mais aussi lithuanienne,polonaise, austro-hongroise. A l’origine , le Rous de Kiev était un royaume entre Baltique et Mer Noire: de ce royaume seraient issus les 2 peuples , et en particulier le peuple russe dont les capitales , Kiev, puis Moscou et Saint Petersbourg se sont déplacées vers l’Est. Objet de querelle identitaire entre russes et ukrainiens. Le livre décrit ensuite l’histoire des ukrainiens, les « Petits russes » , rattaché à l’empire des Tsars avec une relation asymétrique entre les villes russes et les villages ukrainiens, puis l’indépendance pendant la révolution bolchévique avant l’inclusion dans l’URSS. Le rappel de l’histoire récente de ces 2 états post soviétiques entre 1991 et 2014 est éclairant entre la dérive autoritaire de Poutine et le tiraillement de l’Ukraine entre attraction vers l’Europe et recherche ratée d’une cohésion nationale . Passionnant à lire pour mieux comprendre la guerre actuelle :peut-être quelques développements sur la composition des Ukrainiens ( ceux de l’ouest,ceux de l’est) auraient pu être donnés.L’équivalent sur l’histoire russe serait bienvenu.
Le blog de Bernie 