Entre les résistants ( ceux qui ont eu le courage de suivre De Gaulle à Londres ou de s’engager dès 1941/1942 dans la résistance en France) et les pétainistes collaborateurs, l’histoire a tranché avec la mythologie gaulliste et les nostalgiques pétainistes. L’histoire est beaucoup plus complexe avec de nombreux personnages ayant longtemps hésité ou voulu concilier Pétain et résistance: parmi les plus connus, François Mitterand, le général de Lattre, Pierre Bénouville, André Bettencourt,le général Giraud. Le sujet a réémergé avec les affaires Bousquet et Papon et le livre de Pierre Péan sur Miterrand. Livre qui détaille les parcours de personnes lors des conditions exceptionnelles de la défaite française , entre attentisme, convictions, opportunismes. Livre sans concession avec le pétainisme, gros livre que vous serez peu à lire, mais livre d’historienne dont connaitre l’existence.

Livre de réflexion sur la croissance et l’accélération dans nos sociétés modernes: au travers d’un voyage en Chine et de son évolution foudroyante, l’auteur, sociologue et philosophe allemand, à travers des textes courts, éclaire cette course au toujours plus, et surtout à son maintien pour ne pas tomber. Mais loin d’être un décliniste et un apôtre de la lenteur, il évoque son concept de résonance, dont je vous parlerais bientôt. Son approche de sociologue par ce philosophe de l’école de Francfort génère une pensée à connaitre dans notre monde actuel. C’est facile à lire , alors n’hésitez pas.

C’est le troisième livre de Catherine Poulain, après Le Grand Marin et Le coeur blanc. J’avais apprécié l’écriture incisive des deux premiers. L’autrice a été une baroudeuse de marin-pécheur à ouvrière agricole. cette fois-ci , elle raconte les animaux depuis son enfance jusqu’à ses expériences de la vie. Elle parle de faucon, de saumon , d’insectes ,de fauves. »Rejoindre le silence des bêtes » « Je voulais juste parler de la liberté fragile du sauvage, de cette altérité à tout jamais perdue, part animale, enfuie avec les autres ». Ce texte m’a surpris, mais ouvre à une autre réalité que nous ignorons le plus souvent.Cela peut ne pas plaire, mais tenter sa lecture est un beau pari.

Ce petit livre, très attachant , commence par la description d’un vol d’étourneaux, symbole des migrations.L’auteur raconte sa famille , son arrière grand-père, engagé indien ayant émigré du sud de l’Inde vers l’île Maurice pour remplacer les esclaves affranchis dans les plantations de canne à sucre. Histoire de travail, de courage et d’endurance que celle de son grand-père, homme grand et discret mais aussi sa grand-mère, grande méfiante vis à vis e l’extérieure. Au fur et à mesure des générations, la mémoire s’affadit et l’écrivaine cherche à la retrouver , de manière incomplète.Les quelques photos qui émaillent le texte sont un bon complément à une écriture empreinte d’humanisme sur la conditions .