Darwyne – Colin Niel

Le dernier Colin Niel se déroule à nouveau en Guyane. Ce roman noir met en scène Darwyne, un enfant de 10 ans, très étrange et infirme de ses pieds, avec une relation à la fois d’amour et de soumission avec sa mère Yolanda. Ils vivent dans un carbet, maison de bric et de broc, en lisière de forêt amazonienne, avec le énième beau-père, amant de sa mère. L’enfant ne se sent bien qu’au coeur de la forêt, où avec appeaux, ils approchent les animaux sauvages.La femme de la protection de l’enfance , qui le suit,cherche à évaluer si un placement est nécessaire. Auparavant naturaliste, elle va devenir fascinée par sa connaissance de la nature. L’histoire est très bien menée avec un final mystérieux et j’ai beaucoup apprécié les scènes dans la forêt vierge. Colin Niel ne décoit pas. Darwyne est le héros du livre, mais certainement avec la forêt équatoriale. Je recommande chaudement, ainsi que tous ses livres antérieurs

Plier bagage- Daniel Saldana Paris

Le narrateur, jeune habitant de Mexico, voit sa mère Teresa disparaître après lui avoir offert un livre sur les Origami.Ne connaissant la raison de ce départ, il reste avec sa soeur ainée, Mariana, lointaine absorbée par ses copains , et son père , passionné de foot et plutôt introverti.Nous suivons ses recherches hasardeuses et progressivement il découvrira les raisons et les circonstances , sans les élucider complètement. Le roman est mélancolique , avec une écriture simple , à hauteur d’enfant.

Leurs enfants après eux – Nicolas Matthieu

Un livre choc qui se déroule dans une petite ville de Lorraine, après sa désindustrialisation, avec des scènes décrites dans une langue directe, parfois crue. 3 adolescents (Antony, Hacine et Stéphanie) en sont les protagonistes et vont vivre 4 étés de 1994 à 1998 ( la coupe du Monde ) de jeunesse en désoeuvrement, rencontres, collèges et petits boulots.Fuir cet univers étriqué ( la petite ville puis la vie de famille ) est leur objectif: certains y parviendront ,d’autre pas. Les parents sont là également, assez inconsistants.Les personnages sont attachants, parfois au bord de l’abime . C’est un roman social de notre temps, qui bouscule. A lire.

Paris-Briançon Philippe Besson

Vous connaissez le train de nuit Paris-Austerlitz qui arrive à Briançon le lendemain matin vers 8h.Eh bien, c’est le thème de ce roman où divers personnages se retrouvent pour ce voyage, certains tout à fait par hasard . Les conversations s’engagent sur leur parcours de vie , chacun se couche et le train traverse le Morvan lentement dans la nuit, l’auteur nous fait sentir qu’il va se passer quelque chose. A partir de la gare de Crest, très tôt , les premiers voyageurs descendent et le train s’éveille. Je vous laisse découvrir la suite.Cela m’a replongé dans mes souvenirs quand j’ai pris ce train pendant 4 mois lors de mon service militaire.

Le voyant d’Etampes – Abel Quentin

C’est un roman atypique , que j’ai eu envie de lire suite à un exposé d’une personne de l’UIAD. Jean Roscoff a été un militant dans les années 80 de SOS racisme. Professeur et écrivain raté après un premier échec, il vient de publier un livre sur un poète noir américain venu en France dans les années 50. Et se trouve pris à parti sur les réseaux sociaux par les tenants du wokisme et des personnes racisées. Le livre est particulièrement intéressant pour comprendre ces nouvelles idéologies de wokisme, d’intersectionnalité et de personnes racisées, venues des USA et qui s’implantent dans les universités.

Ultramarins- Mariette Navarro

une commandante de bord d’un porte-containers avec son équipage, arrête son bateau au milieu de l’Atlantique pour qu’ils puissent se baigner.A partir de là , des faits inexplicables s’enchainent: il y a un matelot en plus, le bateau ralentit, une brume épaisse entoure le navire. ce n’est pas un thriller, plu un livre surprenant écrit à la troisième personne qui par moment inquiète, puis fascine.

Une sortie honorable – Eric Vuillard

Eric Vuillard poursuit son exploration romanesque ( courte mais au vitriol ) d’un fait historique: ce livre traite de la fin de la guerre d’Indochine , en 1950 et 1954 avec les défaites de Dien Bien Phu. A part la scène d’entrée et la scène finale qui se passent au Vietnam, les scènes sont en France dans les milieux dirigeants politiques, militaires et d’affaires : à l’Assemblée Nationale avec les députés, défenseurs de la guerre , dans un conseil d’administration de la Banque d’Indochine , avec le général Navarre et le colonel de Castries qui conduiront à la déroute de Dien Bien Phu. Le tout est bien écrit,subjectif très à charge contre la 4ème république

Sporca miseria -Tonino Benacquista

« Chienne de vie » voila l’autobiographie de cet auteur de polar,Tonino Benacquista, seul de la fratrie né en France.Ses parents ont émigré en France en 1954, illétrés car ne parlant ni français ni l’italien mais un patois près de la campagne près de Rome.Son père est ivrogne, sa mère ne voulait pas venir en France.Il va grandir dans la région parisienne, élève médiocre ne souhaitant pas lire …..mais écrire des histoires. Récit captivant et divertissant avec humour , parfois un peu noir.

Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? Rachid Benzine

Le premier livre de cet auteur m’a donné envie de lire ce court livre, écrit précédemment par l’auteur: des lettres entre un père, musulman éclairé et sa fille parti en Irak rejoindre DAECH. Un échange où l’incompréhension et l’aveuglement dominent , avec l’amour filial et paternel qui maintient la relation. Cela finira … mal.

Zita – Olivier Hercend

En Italie, avant l’avènement du fascisme,Monsieur Leone, infirme de guerre et amateur de compétition auto, initie sa bonne Zita,à la conduite automobile. Zita développe un don sur ce type de course. Un troisième personnage, Emiliano, le mécanicien l’accompagne dans les courses, mais en essayant de la dominer.Le tout dans le contexte de la société de l’époque, faites de chemises noires, de la pression du curé et de toute la société qui l’environnement. Les descriptions de ses sensations pendant la course, sont époustouflantes de verve et de précision.Zita est muette dans ce premier roman: elle endure sa condition sous la domination masculine.