L’imprévu. Que faire lorsqu’on ne sait plus? Alexis Lavis

Un livre de philosophie sur les différentes facettes de l’imprévu ( =ce qui n’est pas imaginé) , en opposition au prévisible (ce qui est imaginé) . J’ai accroché à certains chapitres, pas du tout à d’autres. Les notions de sise ( présence au réel ) , et de calme lié à l’ennui m’ont particulièrement intéressé. L’auteur, spécialiste des philosophies chinoises (confucianisme, taoïsme et bouddhisme), éclaire cela vu d’Asie. Si vous avez le courage d’ouvrir un ouvrage de philosophie, peut-être aurez-vous de bonnes surprises pour vous-même et votre vie.

Connemara – Nicolas Mathieu

Après les Enfants après eux dont le sujet était les adolescents d’une petite ville désindustrialisée du Nord Est, Nicolas Matthieu trace le parcours d’adultes quadragénaires: Hélène , qui a réussi, consultante pour les administrations et Christophe, resté au pays et représentant commercial. Ils vont se retrouver après une vingtaine d’années. L’occasion pour l’auteur de faire un portrait au vitriol de la pratique du consulting . Un peu le symbole des 2 France, celle ouverte sur le monde et celle ancrée dans son territoire. Le texte est toujours taillé à la serpe, avec des fulgurances. Un roman qui fait percevoir les fractures des et entre les personnages. Même si il n’a pas la puissance du précédent, j’en ai apprécié sa lecture.

Leurs enfants après eux – Nicolas Matthieu

Un livre choc qui se déroule dans une petite ville de Lorraine, après sa désindustrialisation, avec des scènes décrites dans une langue directe, parfois crue. 3 adolescents (Antony, Hacine et Stéphanie) en sont les protagonistes et vont vivre 4 étés de 1994 à 1998 ( la coupe du Monde ) de jeunesse en désoeuvrement, rencontres, collèges et petits boulots.Fuir cet univers étriqué ( la petite ville puis la vie de famille ) est leur objectif: certains y parviendront ,d’autre pas. Les parents sont là également, assez inconsistants.Les personnages sont attachants, parfois au bord de l’abime . C’est un roman social de notre temps, qui bouscule. A lire.

Paris-Briançon Philippe Besson

Vous connaissez le train de nuit Paris-Austerlitz qui arrive à Briançon le lendemain matin vers 8h.Eh bien, c’est le thème de ce roman où divers personnages se retrouvent pour ce voyage, certains tout à fait par hasard . Les conversations s’engagent sur leur parcours de vie , chacun se couche et le train traverse le Morvan lentement dans la nuit, l’auteur nous fait sentir qu’il va se passer quelque chose. A partir de la gare de Crest, très tôt , les premiers voyageurs descendent et le train s’éveille. Je vous laisse découvrir la suite.Cela m’a replongé dans mes souvenirs quand j’ai pris ce train pendant 4 mois lors de mon service militaire.

Mathematica (les mathématiques , une expérience sensible)- David Bessis

En cours de lecture. Ayant entendu l’auteur à la radio, j’ai eu envie de lire ce livre. Il critique les limites d’un enseignement des maths avec un vocabulaire et des notions abstraits et élitistes. Bien sûr, on ne peut les apprendre en copiant un comportement, comme faire du vélo. Il montre l’importance de l’imagination et en particulier des images mentales. Le propos est généralisable à tout le process d’apprentissage ou de création: apprendre un minimum de concept , mais ensuite se l’approprier par son expérience. Un exemple :la somme des nombres entiers de 1 à 100 peut être traitée visuellement sous une forme graphique soit d’alignement 1 2 3 et 99 98 97 .Au-delà des maths, il encourage l’imagination en se faisant confiance .A quand un ouvrage sur la Physique , voire la Cuisine etc….?

07.07.07 Antonio Manzini

Je poursuis ma découverte de polars étrangers. J’avais entendu parler en italien de ce Rocco Sciavone, policier et sous-préfet bougon, sarcastique, politiquement incorrect, aux fréquentations douteuses. Son enquête se passe dans une Rome en plein été: sa femme l’a quitté temporairement pour prendre du recul. L’homme s’y révèle plus fragile qu’il n’y parait mais reste un policier déterminé. Une belle découverte pour moi.

Chasseur,Cueilleur,Parent- Michaeleen Doucleff

Un livre qui m’a été conseillé par Patrick. L’autrice, journaliste, est épuisée à gérer sa petite Rosy, 3ans. Ses reportages l’a conduisent auprès de populations de chasseurs-cueilleurs: Mayas au Mexique, Inuits en Terre de Baffin,Hadzas en Afrique.Elle y découvre des méthodes éducatives et d’accompagnement qui conduisent à des enfants plus autonomes, plus responsables, attentifs à l’aide à leur environnement dans la mesure de leurs moyens. Il y a beaucoup d’idées dans le livre : moins de consignes, encourager et ne pas forcer, éviter la colère,mettre en place un écosystème entourant les enfants ( fratrie, grands parents, voisins,etc….) Cela demandera aussi un peu de transformation de soi de chaque parent. A lire en tant que parent ou.. grand-parent.

L’écume des pâtes – Tommaso Melilli

Le récit d’un cuisinier italien, originaire de Crémone qui a également travaillé en France. souvent , il se décrit comme stagiaire cuisinier chez des cuisiniers renommés.On y apprend beaucoup de choses sur le travail des cuisiniers,la différence de vision sur la restauration entre Italie et France . Le rôle de la Trattoria , » la cuisine comme à la maison « ,y est bien précisé. Cela se lit facilement et captivant pour ceux qui s’intéressent à l’Italie.

Le voyant d’Etampes – Abel Quentin

C’est un roman atypique , que j’ai eu envie de lire suite à un exposé d’une personne de l’UIAD. Jean Roscoff a été un militant dans les années 80 de SOS racisme. Professeur et écrivain raté après un premier échec, il vient de publier un livre sur un poète noir américain venu en France dans les années 50. Et se trouve pris à parti sur les réseaux sociaux par les tenants du wokisme et des personnes racisées. Le livre est particulièrement intéressant pour comprendre ces nouvelles idéologies de wokisme, d’intersectionnalité et de personnes racisées, venues des USA et qui s’implantent dans les universités.