Entrer en Stratégie – Vincent Desportes

Ce livre est écrit par un militaire, mais la statégie ne concerne pas que la guerre ou les entreprises, même si ce sont ses domaines majeurs d’application.L’auteur détaille le sujet en 8 thèmes clés: comprendre l’autre, embrasserer l’incertain, croire en l’imprévisible,vaincre la friction, rester libre d’agir,gagner avant l’apogée, craindre LA vérité,… De chaque thème , se dégagent des actions comme détailler le pourquoi de l’action, envisager les réserves pour faire face à l’imprévisible, la nécéssité d’un plan mais surtout de ne pas le respecter ,etc…Tout cela en fait une lecture très stimulante dans le domaine de l’incertain et l’imprévisible.

PS:Au cas où vous demanderiez peut-être pourquoi je lis ce livre:simplement parce que je l’ai trouvé dans une bibliographie d’un ouvrage sur la conduite des sorties hivernales et les facteurs humains face à l’imprévisible.

Au revoir là-haut- Pierre Lemaitre

Cela faisait un certain temps , après avoir lu le Grand Monde, qui m’avait bien plu , que je voulais lire le premier livre qui avait fait le succès de Pierre Lemaitre en 1993 avec le prix Goncourt.Et je n’ai pas été déçu par cette double histoire d’escroqueries aux monuments aux morts de 14/18 et de rapatriement des corps vers les cimetières des familles. L’une est basée sur une histoire vraie, la seconde est purement imaginaire.Le début du roman décrit une scène dans les tranchées de manière époustouflante. Deux personnages, sont mis en scène avec Edouard, la gueule cassée fière et illuminée, et Albert , fidèle et falot. Plusieurs personnages secondaires sont également croqués: les épouses ou compagnes, le fonctionnaire avec une histoire de père .La manière d’écrire de Lemaître est très naturaliste , ce qui en rend la lecture facile et prenante: c’est du Zola, en plus léger avec un peu de Balzac.Un roman picaresque à lire.

L’école du cerveau – Olivier Houdé

Ce petit livre est un ouvrage simple de neuropédagogie qui après avoir rappelé l’histoire des grands pédagogues dans l’histoire détaille les dernières découvertes des neurosciences pour améliorer les apprentissages des enfants mais aussi des adultes.Beaucoup de bonnes pratiques étaient déja connues mais pas toutes. Controle exécutif, importance de l’émotion, inhibition, mémoire de travail: quelques pratiques clés sont détaillées avec des exemples d’exercices pratiquées par les enfants.

L’intelligence humaine n’est pas (seulement) un algorithme.- Olivier Houdé

Ce livre est la suite en quelque sorte du livre Système1/Système2 de Daniel Kahneman dont je vous ai parlé dans ce blog. L’auteur, ancien instituteur et psychologue expérimental, part des travaux de Jean Piaget sur le développement des algorithmes logiques de l’enfant et de ceux de l’économiste/psychologue Kahneman sur l’opposition entre intuition et analyse logique. L’intuition est souvent exacte, mais pas toujours , elle est rapide et demande peu d’énergie ( idéal pour la nature fainéante humaine qui minimise l’énergie consommée) : l’analyse logique est plus fiable mais demande de l’énergie. A partir de travaux d’imagerie ( IRM essentiellement) sur les enfants , il développe la théorie que l’intelligence réside dans la fonction d’arbitrage entre intuition et analyse logique. Un exemple d’erreurs enfantines basées sur l’intuition : » Je les manges », car après « les  » on met un « s ».Il y a beaucoup d’autres exemples comme les biais dont nous sommes victimes en tant qu’adultes. La question qui vient : comment se fait cet arbitrage? : c’est la fonction d’inhibition , qui inhibe l’intuition quand cela est nécéssaire pour faire à l’analyse logique. Cette inhibition, c’est aussi l’attention, l’écoute, les fonctions exécutives.Il montre également que l’émotion est clé dans cet arbitrage, ce qui est rassurant à l’époque des chatgpt et autres chatbots.La question suivante est : comment améliorer cet arbitrage? Je vous laisse lire le livre qui donne quelques pistes. Mais c’est le livre suivant L’Ecole du cerveau, qui reprend toute l’histoire de la pédagogie depuis Rousseau jusqu’aux récents travaux d’imagerie en passant par Montessori, Freinet et Piaget qui donne des éléments de réponses. Vous avez compris que c’est à lire.

Pourquoi m’y suis-je intéressé:Prendre conscience de ses propres biais comportementaux est utile mais loin d’être facile.On regroupe tout cela dans nos pratiques sous le nom de facteurs humains.C’est un sujet particulièrement utile pour la pratique de la montagne hivernale et les risques liés aux avalanches.

La puissance de la Joie – Frederic Lenoir

Frederic Lenoir est un remarquable vulgarisateur, en particulier pour la philosophie. Et c’est bien utile, car la Joie évoque Spinoza, philosophie illisible pour qui n’a pas son permis de philosopher.. Pour Spinoza, la joie correspond à l’augmentation de notre puissance vitale. L’éthique consiste à s’appuyer sur notre puissance vitale , nos affects, notre désir en les éclairant par le discernement de la raison.A l’opposé, la tristesse, qui vient d’une passion et d’une cause extérieure contribue à diminuer cette puissance vitale.Avoir développé ces idées en milieu de 17ème siècle aux antipodes d’une morale du devoir est assez stupéfiant.Lenoir balaye les autres philosophes ayant traité le sujet, et ce petit livre de 100 pages inspirant fait beaucoup de bien.

Rosa Candida – Audur Ava Olafsdottir

Un roman islandais qui met en scène un jeune homme adulte qui devient père , l’espace d’une nuit et quitte l’Islande pour exercer ses talents de jardinier dans un monastère d’un pays…que l’on soupçonne être l’Italie. Il a une relation proche avec son vieux père qui l’appelle régulièrement. Mais cette tranquillité sera perturbée par l’arrivée de la maman qui souhaite lui confier sa petite fille pendant un mois pour finaliser son mastère.S’en suivra l’expérience de la paternité très concrète et aussi de l’expérience de ce qu’est un couple . C’est un roman nordique, donc c’est surprenant au début , très calme , reposant puis prenant.

La douceur de l’eau – Nathan Harris

Ce roman nous plonge dans un Etat du Sud américain, juste à la fin de la guerre de Sécession.2 esclaves affranchis, frères ont quitté leur plantation et se sont réfugiés dans une forêt voisine.Découverts par le planteur voisin perdu dans la forêt , Georges et sa femme Isabelle, deux personnages profondément bons proposeront de les héberger contre du travail rémunéré .Mais la société de la petite ville voisine, raciste n’accepte pas cette situation et il y aura des drames.Même la présence de l’armée nordiste ne pourra rendre justice de ces drames.

Tout au long du livre, l’auteur nous entraine dans l’errance de ces personnages, survivants, et la difficulté à trouver leur voie.En contrepoint, le livre évoque l’histoire de ce vieux couple de fermiers blancs, qui communiquent et peu et de leur fils revenu survivant de la guerre de Sécession .Premier livre de l’auteur, la psychologie et les pensées des personnages sont développées dans une écriture claire et dans un monde rural à la fois étriqué et entouré de nature.De nombreux autres thèmes sont éffleurés par l’auteur donnant à ce livre de la richesse et de la densité et nous donne le loisir d’imagination. J’ai beaucoup aimé donc.

Manuscrits de guerre – Julien Gracq

Je n’avais jamais abordé cet écrivain français , difficile à lire. Ces manuscrits de guerre décrivent son expérience de juin de lieutenant novice pendant la guerre de 40. En mai, il s’enfonce dans la Flandre belge avec ses soldats sans rencontrer l’ennemi allemand puis revient autour de Dunkerque pour les premières escarmouches avant d’être fait prisonnier début juin. Une plongée dans cette armée errante,, mal commandée,avec un moral moyen qui a conduit à cette débâcle de 1940.Un beau texte bien écrit.

Pratique de la Communication Non Violente- Wayland Myers

Un petit livre de 100 pages qui expose de manière très pratique ce mode de communication apaisée entre les humains où l’écoute des sentiments dee l’autre et de ses besoins permet une meilleure communication , dès lors que la colère et les reproches commencent apparaitre.Plusieurs exemples de communication standard et CNV sont fournis: bien sûr, la lecture ne suffira pas à maitriser cela: seul un travail sur soi peut y aider.Après une communication ratée avec une personne, sa lecture peut aider à progresser.Je vous en recommande la lecture.

La nuit des pères – Gaelle Josse

L’histoire du retour d’une fille vers son père malade : père très exigeant vis vis d’elle dans sa jeunesse , elle a fini par partir.Les personnages secondaires, la mère et le frère sont bien présents , mais l’écart de dans ce conflit. Au fur et à mesure du récit , on découvre la raison du comportement du père, qui va finir par livrer la fracture qu’il a vécu.C’est bien écrit et assez court.